Itinéraire Une normandisation au cœur de la Mayenne
Eleveur à Chamizé (Sud Mayenne), Jean-Baptiste Prod’homme a témoigné de son changement de race au sein de son troupeau laitier lors de l’Assemblée générale de l’Organisme de Sélection Normandes à Changé (53), le 26 janvier. Il explique les raisons et les bénéfices de ce choix stratégique.
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Avec l’aide de Bruno Gautier, inséminateur chez Amélis, l’éleveur a d’abord acheté une quinzaine de femelles normandes (vaches et génisses amouillantes). Pour accélérer le changement de race, il a ensuite posé deux embryons sur ses Prim Holstein. Puis les réformes ont été vendues progressivement et remplacées par des Normandes. La phase de transition sur l’exploitation n’a duré que 4 ans grâce à un rachat, en 2007, d’un troupeau normand de 20 vaches, avec une productivité moyenne à 6.000 litres.
Les impacts observés sur le cheptel
Aujourd’hui, l’éleveur constate un certain nombre de changements dans son troupeau et à plusieurs niveaux.
Résultats techniques
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Effet troupeau (par rapport à la moyenne de l’UPRA Normandes) |
Lait |
+ |
TB |
-2,2 |
TP |
+0,2 |
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Janvier 2010 |
Janvier 2009 |
Moyenne laiterie sur les 12 derniers mois |
Lait Brut |
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TB |
41 |
40,5 |
42,5 |
TP |
35 |
34,4 |
35,6 |
Lait à 7% |
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Source : Contrôle Laitier
RepèresGaec de la Châtaigneraie |
« Des vaches calmes et gentiment têtues »
Selon Jean-Baptiste, la race normande est « plus facile à conduire, plus costaud et plus résistante vis-à-vis des problèmes métaboliques que les races purement laitières comme la Prim Holstein. Les Normandes sont, en plus, de belles vaches, calmes, mais gentiment têtues aussi ! (rires) ».
Donc si c’était à refaire, Jean-Baptiste se lancerait de nouveau dans l’aventure ! Peut être aurait-il en revanche normandisé son troupeau dès son installation afin de limiter les investissements, dus au temps de mise en route du processus, et les dépenses engendrées par la conduite de deux races en même temps.
L’avis du technicienStéphane Lécrivain, technicien spécialisé en bovins lait normands chez Amélis, réalise le suivi génétique des normandes du Gaec. « Sur l’exploitation de Jean-Baptiste Prod’Homme, les critères de sélection sont essentiellement basés sur le lait, les mamelles et le TP, précise-t-il. Et le potentiel génétique de la race va permettre sur le moyen terme de produire des mères à taureaux sur l’exploitation. » Le Gaec a diminué l’âge au 1e vêlage à 30 mois, en vue de gagner du temps sur la conduite des génisses. En ce qui concerne la reproduction, la fertilité en normandes atteint 68 % de réussite en Iap. La politique de réforme de l’exploitation est basée sur un cycle court (avec un taux de réforme fixé à 32 %), par conséquent, le critère « longévité » lié aux races mixtes ne peut être mis en avant ici. |
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